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Photo du rédacteurIvy Cousin

La révolte de la Harelle à Rouen en 1382

Ça s'est passé un 24 février 1382

Contexte historique et déroulement de la révolte

La Harelle a fait trembler Rouen. Ce jour-là, le 24 février 1382, les ouvriers drapiers, plusieurs centaines en tout, ont pris les rues d'assaut. Ils ont érigé leur propre "roi", un marchand répondant au nom de Jean le Gras, qu'ils ont transporté sur un char en procession. Le carnaval bat son plein, mais ces travailleurs ont une revendication à faire entendre.

Sous les yeux d'un gouvernement de régence, composé des oncles du jeune roi Charles VI, ils expriment leur mécontentement face aux impôts sur le sel et le vin, qu'ils jugent trop lourds pour leurs maigres moyens. Ces seigneurs profitent de leur position pour s'enrichir sur le dos du peuple, qui souffre en silence.


À Rouen, la plaisanterie du "roi de carnaval" s'est vite transformée en véritable révolte contre les barons véreux du conseil de régence. La population n'a pas hésité à manifester son mécontentement envers ces derniers. Les portes des prisons ont été ouvertes, des scènes de pillage ont éclaté et ont duré trois jours. Les émeutiers ont pris pour cibles les hôtels particuliers des bourgeois, le chapitre de la cathédrale, ainsi que les maisons des juifs qui étaient perçus comme riches et puissants. Cette insurrection, connue sous le nom de la révolte de la Harelle, doit son nom au cri de ralliement des émeutiers : "Haro !"


La révolte de la Harelle a eu un impact bien au-delà de Rouen, elle a inspiré les Parisiens qui se sont soulevés à leur tour. La révolte des Maillotins a éclaté, faisant chanceler le pouvoir.


De même, à Rouen, la population prend au pied de la lettre la plaisanterie du "roi du carnaval" et exprime ouvertement sa rancœur envers les membres corrompus du conseil de régence. Cette colère populaire se transforme en émeute, les portes des prisons sont ouvertes et des scènes de pillage se déroulent pendant trois jours. Les cibles de cette rébellion ne se limitent pas aux hôtels particuliers des bourgeois, mais s'étendent également au chapitre de la cathédrale et aux résidences des juifs, considérés comme étant riches.


Cette révolte, baptisée "la Harelle" en raison du cri de ralliement des émeutiers, va inspirer les Parisiens qui vont à leur tour se révolter, déclenchant ainsi la révolte des Maillotins et fragilisant le pouvoir en place.


La punition royale.

Au terme de trois jours, la rébellion s’essouffle et les émeutiers, pris de panique, supplient le roi de leur accorder son pardon. Cependant, Charles VI ne leur fait pas de cadeau.


Le 29 mars, le roi fait son entrée dans Rouen et ordonne l'exécution de six meneurs de la révolte. Le beffroi qui avait sonné le début de l'insurrection est détruit et remplacé par une nouvelle tour, le Gros-Horloge, qui symbolise l'autorité royale. Pour renforcer sa position, le monarque augmente encore davantage les impôts de la ville.


Malgré cela, le jour de Pâques 1382, Charles VI accorde finalement son pardon à Rouen. Quelques mouvements sociaux éclatent par la suite, mais ils sont rapidement réprimés par les élites locales.

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