Contexte historique et guerres de religion
Nous allons plonger dans l'histoire tumultueuse du règne de Charles IX, l'un des chapitres les plus sombres de la monarchie française. Le 30 mai 1574, nous commémorons la mort de ce roi dont le règne a été marqué par les guerres de religion, transformant la France en un vaste théâtre de violence et de carnage.
Charles IX a succédé à son frère François II en 1560, et dès 1562, la première guerre civile éclate entre les Catholiques et les Protestants. Au cours de cette période, la bataille de Dreux a lieu, mais la guerre est suspendue en 1563 grâce à un édit de pacification signé le 19 mars.
En 1565, une deuxième guerre civile éclate, marquée par la bataille de Saint-Denis, au cours de laquelle le célèbre Anne de Montmorency, connétable de France, trouve la mort. Une deuxième paix, connue sous le nom de "petite paix", est conclue à Longjumeau en 1568, bien qu'elle ne dure que six mois.
En 1568, une troisième guerre civile éclate, encore plus violente que les précédentes, avec la participation des princes protestants d'Allemagne. C'est lors de cette guerre que le duc d'Anjou, futur roi Henri III, se distingue en remportant la bataille de Jarnac, au cours de laquelle le prince de Condé est froidement assassiné par Montesquiou. Une autre bataille sanglante, la bataille de Moncontour, est également livrée. Finalement, une troisième paix est conclue à Saint-Germain en 1570, connue sous le nom de "paix boiteuse et mal assise" en raison de sa fragilité, négociée par les sieurs de Biron et de Mesmes.
Les concessions accordées aux Protestants lors de cette troisième paix suscitent des soupçons parmi les chefs de ce parti. Pour tenter de les dissiper, on propose le mariage de Marguerite, sœur de Charles IX, avec Henri, prince de Béarn, qui deviendra par la suite le grand Henri IV et qui dirige alors le parti protestant. Cependant, lors de la cérémonie de mariage à Paris, Catherine de Médicis, qui règne sous le nom de son fils, en profite pour ordonner le célèbre massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572. En ce jeudi noir de la Saint-Barthélemy, trois mille huguenots sont tués à Paris, leurs cadavres jetés à la Seine. Et plus de dix mille dans tout le royaume les semaines suivantes.
En 1573, une quatrième guerre civile éclate, conséquence naturelle de ce massacre. Elle se termine la même année par une quatrième paix qui met en évidence la faiblesse du gouvernement et la persistance de la force des Protestants malgré les coups qui leur ont été portés.
Le 30 mai 1574, Charles IX succombe avant la fin de la cinquième guerre civile. Ses funérailles sont aussi tumultueuses que son règne. De vives disputes éclatent entre les princes, les seigneurs et les différents corps présents lors des obsèques. Finalement, devant l'église de Saint-Lazare, le cortège funèbre est totalement abandonné. Seuls Brantôme, quatre autres gentilshommes de la chambre et quelques archers de la garde accompagnent le roi jusqu'à Saint-Denis.
Ce règne a été déchiré par les dissensions civiles, rempli de meurtres et d'horreurs, et pourtant, c'est sous ce règne que certaines de nos lois les plus sages ont été promulguées. Nous devons cela au chancelier de l'Hôpital, dont le nom doit rester à jamais gravé dans la mémoire des hommes qui aiment la justice.
De manière étonnante, Charles IX, souvent dépeint par les historiens comme violent et cruel, était passionné et doué pour les arts qui adoucissent l'âme, laissant même des preuves de son talent pour la poésie.
Il était doté d'un esprit excellent et de talents rares, mais sa mère, Catherine de Médicis, l'a formé dans l'art de feindre et de dissimuler. Selon Brantôme, "le maréchal de Retz, Albert de Gondi, petit-fils d'un meunier de Florence, l'a totalement perverti et lui a fait oublier toute la belle éducation qu'il avait reçue de braves hommes comme Cipierre et Carnavalet." Ce favori pernicieux lui a surtout appris à jurer. D'autres conseillers sanguinaires ont transformé l'impétuosité de son caractère en cruauté, une cruauté que Catherine de Médicis avait déjà cultivée par l'éducation néfaste qu'elle avait donnée à ses trois fils, François II, Charles IX et Henri III.
Elle voulait que les combats de coqs, de chiens et d'autres animaux fassent partie de leurs loisirs habituels. Chaque fois qu'une exécution importante avait lieu à la Grève, elle ne manquait jamais d'y emmener ses fils. Ainsi, ces princes ont toujours été influencés par une telle éducation. Papyre Masson rapporte même que "l'un des grands plaisirs de Charles IX était de démontrer son habileté à trancher d'un seul coup la tête des ânes et des cochons qu'il rencontrait sur son chemin lorsqu'il se rendait à la chasse. Un jour, Lansac, l'un de ses favoris, le trouva, épée à la main, face à son propre mulet, et lui demanda sérieusement : 'Sire, quelle querelle est donc survenue entre Sa Majesté très chrétienne et mon mulet ?
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